Connaître l'Islam et son prophète > Mohamed, prophète de Dieu ?
Mohamed est le fondateur de l’islam qui compte un peu plus de 1,5 milliard d’adeptes dans le monde. Il fut un commerçant avant de devenir un chef religieux, militaire et politique. Si sa figure donne l’image d’un objet d’étude impossible, les analyses critiques sur sa vie, son héritage et son message existent, permettant de mieux comprendre la construction théologique de la foi musulmane.
La vie de Mohamed nous a été transmise par une surabondance de sources réunies par la tradition musulmane, la sunna. Cette documentation est faite des paroles du Prophète (hadith), de sa biographie transmise par Ibn Hisham, appelée Sîrat , et de récits de guerre (maghazi). Cet ensemble offre une grande précision et permet de retracer le parcours du fondateur de l’islam.
Né vers 570-571 à La Mecque, dans une Arabie polythéiste, d’un père appelé ‘Abdallâh et d’une mère nommée Âmina. Il appartenait par son père au clan de Hâshim de la tribu de Qoraysh. Orphelin de père, Mohammed perd sa mère vers six ans. Sur l’enfance de Mohamed, nous ne savons rien de sûr. Les légendes ont peu à peu rempli ce vide, il est clair qu’on savait très peu de choses sur la première période de la vie de Mohamed et qu’on a beaucoup inventé sur ce sujet. Comme il était de coutume chez les Qorayshites, on confia le petit Mohamed à une nourrice d’un clan nomade. La nourrice de Mohamed fut une certaine Halîma du clan des Banu Sa‘d qui se rattachait à la grande tribu des Hawâzin. Son grand-père, le vénérable ‘Abd al-Mottalib, qui avait alors quatre-vingts ans, le prit avec lui, mais il mourut deux ans après. Il fut recueilli alors par un de ses oncles, ‘Abd Manâf qu’on appela plutôt par la suite Abou Tâlib, préférant sa konya à son nom. Le sens de son nom était en effet idolâtre. Il signifie ‘serviteur de la déesse Manâf’.
Abou Tâlib était un commerçant aisé que Mohamed accompagne dans ses voyages caravaniers. À l’âge de vingt ans, il se met au service d’une riche veuve, Khadija, qu’il épouse et qui sera son soutien jusqu’à sa mort en 632.
Khadija donna à Mohamed des enfants. Il y eut quatre filles : Zaynab, Roqayya, Fâtima et Omm Kolthoûm. Mais, et c’était un malheur pour un Arabe (ce l’est encore), les fils qu’elle eut et dont la liste diverge suivant les traditions, moururent tous en bas âge. Il y eut al-Qâssim qui mourut, paraît-il, à deux ans et dont son père tira la konya d’Abou al-Qâssim qu’il devait garder. Il y eut aussi, semble-t-il, un ‘Abdallâh qui s’est peut-être appelé en réalité ‘Abd Manâf, signe de révérence envers une déité, Manâf, que devaient bientôt rejeter ses parents. Mohamed adopta à cette époque son jeune cousin ‘Alî, car le père de celui-ci, l’oncle Abou Tâlib, voyait ses affaires péricliter. Khadija fit aussi cadeau à Mohamed d’un esclave que son neveu avait acheté en Syrie, un certain Zayd, originaire de la tribu de Kalb qui était fortement christianisée. Mohamed l’affranchit et l’adopta comme son fils.
Homme loyal, juste et grave, son existence bascule en 610 lors de la « nuit du destin ». Méditant dans la montagne, il entend une voix surnaturelle : « Lis ! – Mais je ne sais pas lire », répond l’ascète. Et la voix de lui réciter alors la première sourate révélée : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé ! Il a créé l’homme d’un caillot de sang » (versets 1 et 2 de la sourate 96).
Pour connaître la vie de Mohamed selon le narratif musulman, il est recommandé de lire la Sîrat Rassul-Allah (Sa biographie officielle) par Ibn Hisham.
Notre but n’est pas de reproduire cette biographie ici, mais de nous interroger sur l’existence du personnage historique en nous basant sur des sources non islamiques. Il faut noter cependant que nous ne somme pas dans un processus de dénigrement mais de recherche et de compréhension afin d’apporter à notre lecteur que vous êtes d’autres éléments en dehors des sources islamiques donc le but est celui que nous savons.
Abordons la figure de celui qui sera présenté comme le grand prophète de l’islam, surnommé le « Muhammad », Mohamed, le prédicateur et chef de guerre de certains des Arabes du début du VIIe siècle. L’histoire n’a pas retenu son nom véritable, hormis ce surnom très particulier de Muhammad.
Selon le Coran, Mohamed serait le prophète envoyé aux Arabes qui n’ont pas encore reçu de révélation. Même son nom n’était pas exempt de réinterprétation. Le mot « Muhammad », « digne de louange », n’est mentionné que quatre fois dans le Coran et une fois sous la forme « Ahmad », « le plus loué ». Dans certains hadith, le Prophète associe ces deux expressions, comme s’il s’agissait de titres et non de noms propres : « Je suis Muhammad, je suis Ahmad. »
On ne sait en effet que très peu de choses de lui de façon sûre. Toute la littérature musulmane à son sujet (la tradition musulmane) lui est postérieure d’au moins 150 à 200 ans, voire bien davantage encore. Elle a été écrite et diffusée dans le contexte très particulier du pouvoir califal tout puissant, sous le contrôle étroit de ce pouvoir, non dans des buts historiques mais selon des motivations hagiographiques et de justification de ce pouvoir .
Les documents contemporains (donc non islamiques) sont très rares, beaucoup ont été détruits à dessein, au point que certains chercheurs ont pu même douter de l’existence réelle de Mohamed. Il semble cependant qu’il ait existé un Mohamed historique, certes très différent du « Prophète de l’islam » décrit dans cette littérature tardive. Un Mohamed historique qui fut un temps un chef arabe – chef d’une partie des Arabes – avant et lors des premières entreprises arabes armées au Proche-Orient (puisqu’il y eut armée, il y eut forcément un chef…). La relecture critique de la tradition musulmane à la lumière des découvertes sur les judéo-nazaréens permet cependant de lui donner davantage de relief.
On ne connaît pas son année de naissance exacte , vraisemblablement à la fin du VIe siècle, au sein de la tribu arabe des Qoréchites, implantée en particulier dans la région de Lattaquié en Syrie. Est-il né chrétien ou dans une famille déjà endoctrinée par les judéo-nazaréens, nous ne le savons pas de façon certaine (l’endoctrinement semble avoir débuté vers la fin du VIe siècle).
La tradition musulmane a conservé le souvenir diffus du milieu propagandiste dans lequel il baigna sous la forme d’événements très curieux, si ce n’est invraisemblables au regard de la motivation islamique de cette tradition, comme le mariage de Mohamed avec sa patronne « nazaréenne » Khadija, femme puissante, veuve riche et âgée, ou bien le sens réel et l’origine biblique du surnom de Muhammad, ou encore l’épisode du baptême d’Omar par Mohammed. Ou sous la forme des figures plus ou moins symboliques de religieux judéo-nazaréens, clercs, prêtres ou moines comme Waraqa bin Nawfal et Bahira notamment. Certains étaient associés à la ville de Bosra, située sur le chemin de Yathrib, la ville oasis d’Arabie, au sud du désert de Syrie, siège d’une importante communauté judéo-nazaréenne. De cette ville de Bosra est également originaire un Arabe converti au judéo-nazaréisme, Zayd Ibn Tabit (les traditions musulmanes disent qu’il a reçu un enseignement « juif » à Yathrib). Rompu à la lecture et l’écriture de l’araméen et de l’hébreu, Zayd put servir de relais scribal entre les communautés judéo-nazaréennes et arabes. On trouve en particulier des traces plus précises de ce milieu propagandiste, de ce climat évoqué de tensions religieuses, de prédications apocalyptiques et messianistes par la relecture critique de la tradition musulmane au sujet des autres prédicateurs arabes : elle a en effet transmis le souvenir lointain, déformé sans doute, de figures qualifiées par elle « d’anti-prophètes » ou de « faux prophètes » (au regard de ce qu’aurait été la figure prophétique islamique de Mohamed), et qui étaient, tout comme Mohamed semble l’avoir été, des chefs de file de certains de ces mouvements de prophétismes arabes armés.
Pour ce qui est du début de sa vie, nous pouvons établir que, fidèle à la tradition Qoréchite , le jeune Mohammed est alors marchand. Il trouve à s’employer auprès de Khadija, une riche veuve convertie au judéo-nazaréisme, si ce n’est judéo-nazaréenne elle-même. Elle est en effet présenté par la tradition musulmane comme la cousine du clerc et prêtre judéo-nazaréen Waraqa, dont certaines traditions islamiques affirment qu’il les maria tous deux. Ce dernier, toujours célébré dans la mémoire musulmane semble avoir joué un rôle éminent auprès de Mohamed (qu’il s’agisse, comme expliqué ci-dessus, d’une figure historique réelle ou d’une figure symbolique transmise et reconstruite par la tradition). Nous ne savons pas clairement s’il était arabe ou juif ; il pouvait pourtant proclamer au nom des judéo-nazaréens « Nous sommes les Seigneurs des Arabes et leurs guides ». Il était sans doute né de mère arabe et de père judéo-nazaréen, et a pu ainsi constituer, encore plus que Zayd, un véritable pont entre les deux communautés : lettré, il pouvait transcrire l’hébreu en arabe. Le mariage avec Khadija semble avoir peu duré – évaluons sa durée à quatre ou cinq années puisqu’il donna quatre enfants à Mohamed (ses quatre filles), qui se retrouve rapidement veuf. Veuf, riche et disponible pour l’aventure de sa vie.